En présence de notre amie invitée d’honneur Jeanne Painchaud, du Québec, de passage en France, nous étions 18 participants à notre réunion de samedi dernier.

Après un tour de table pour nous présenter, Jeanne nous a parlé de son parcours de haïkiste, et de ses ouvrages, dont le dernier, qu’elle avait apporté, et qui a recueilli un franc succès :

Découper le silence (Regard amoureux sur le haïku), éditions Somme toute, Montréal (QC), 2015,

qui, selon ses propres paroles, est le livre qu’elle aurait voulu pouvoir lire, quand elle a débuté dans le haïku. J’en extrais le haïku inspiré par son fils (haïku qui « appartient » à son premier recueil de haïkus : Je marche à côté d’une joie (première édition : Les heures bleues, 1997; deuxième édition : éd. de L’instant même et éd.Les 400 coups, 1997.) :

Ta petite question /

Au-dessus de mon livre: /

« tu lis le blanc ou le noir? » /

°

Puis nous avons procédé à notre « kukaï » proprement dit, où trente-neuf haïkus ont été échangés. Vingt-sept d’entre eux ont obtenu une voix ou plus.

°°° Avec quatre (4) voix :

Par la porte ouverte /

Un peu de lumière /

sur la lumière /

: Monique Leroux Serres;

rosée matinale – /

le chat a l’air /

de marcher pieds-nus /

: Antoine Gossart;

trop petites ses mains /

pour tant de coquillages /

: Patrick Fetu;

vent du large – /

il déploie ses ailes /

l’oiseau de papier /

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis.

°

Avec 3 (trois) voix :

petit déjeuner – /

la vie retrouve /

un goût de miel /

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

sommeil flottant /

les canards immobiles /

posés en plein ciel /

: Antoine Gossart;

tombes oubliées – /

leurs noms lus /

à voix haute /

: Michel Duflo.

°

Avec deux (2) voix :

bruit feutré /

des roues de la poussette /

dans les pétales du cerisier /

: Lucia Dinga-Supova;

dernier métro /

la nuit plus intense /

le regard des hommes aussi /

: Jeanne Painchaud;

pleine lune /

poches vides /

des soirs comme ça /

: Jeanne Painchaud;

ses larmes /

elle les garde pour les pierres – /

une fourmi s’abreuve /

: Valérie Rivoallon;

sur la photo /

déchirée une jeune fille /

inconnue – ma mère /

: Jacques Quach;

sur Skype /

un ami mort /

déconnecté /

: Martin Dinga;

tableau – /

l’air penché /

du contrebassiste /

: Daniel Py;

un lézard veille /

sur la pierre tiède /

le temps immobile /

: Nicolas Lemarin;

vue panoramique – /

sur 180 degrés /

le brouillard /

: Michel Duflo;

°

Avec 1 (une) voix :

ces quatre feuilles rouges /

gardent en silence /

le souvenir de l’automne /

: Philippe Bréham;

couloir d’hôpital /

à la chambre douze – /

un air d’opéra /

: Jacques Quach;

envie pressante – /

plus accessible que jamais /

le mur Facebook /

: Minh-Triêt Pham;

Fraises matinales – /

Les petits avalent /

avec gouttes de rosée. /

: Hiro Hata;

Légère brise /

De pétales de cerisier /

baptisée /

: Monique Leroux Serres;

L’ombre du mûrier /

au pas du soleil couchant /

rejoint le muret /

: Nicolas Lemarin;

Pissenlit – /

J’ai hésité avant de choisir /

toute seule. /

: Hiro Hata;

porte cochère /

deux amoureux /

ne font plus qu’un /

: Patrick Fetu;

Rafale de vent /

entre les pâquerettes /

neige de pétales /

: Marie-Alice Maire;

Sur sa manche /

un pétale de cerisier /

le SDF mendie /

: Marie-Alice-Maire;

un homme souriant /

apporte six parapluies /

au cimetière /

: Daniel Py.

°°°

Bravo et merci à toutes et tous (et à Jeanne d’avoir accepté notre invitation, et de nous avoir gratifié de moments très chaleureux et enrichissants)!

Notre prochain kukaï aura lieu samedi 11 juin, le week-end même du Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice, à Paris.

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