" Petit compte rendu des 4 saisons préférées des haïkistes parisiens " (présents au Kukai du samedi 19 janvier 2008) par Joëlle Delers.

  • en emphase, les mots cités par les participants (4 mots sélectionnés par personne)

L’été est une des saisons appréciées par les haïkistes parisiens pour l’écriture de haïkus, car c’est la saison des vacances, de la sieste, du soleil et du rosé. Plus facile alors de prendre du recul sur la vie quotidienne et d’avoir un regard tourné vers l’extérieur et vers les autres, à la base de nombreux haïkus. La sérénité du vacancier serait source de contemplation et de création. Le jeu des lumières et de l’ombre (x2) sur la peau, les couleurs jaune et bleu, la chaleur des bords de mer, de la plage inspirent. C’est aussi une saison d’insectes, du papillon à la fourmi. A noter que l'ombre est cité deux fois au singulier, pour l’été, et une fois au pluriel pour l’automne. Les ombres sont plus nombreuses, les nuages s’amoncellent, le jaune passe du ciel aux feuilles (x4), le rouge fait son apparition. Les haïkus se recentrent sur le climat qui s’affole : la pluie, le vent (x2), le brouillard et puis, de temps en temps tout de même, les rayons de soleil sur les vignes vierges. Le crépuscule crée la surprise tous les soirs, un peu plus en avance à chaque fois. La lumière des chrysanthèmes compense un peu du noir des corbeaux, car seule brille dans le ciel, la lune, la nuit. L’automne, saison préférée des haïkistes du kukai de janvier, est aussi apprécié car c’est une saison intérieure, où les souvenirs de l’été ont le temps d’éclore en haïkus. Il y a les haïkus de l’immédiat et ceux qui ont besoin de temps pour décanter, après un voyage par exemple. Blanc(x2), flocons (x2), traces, le haïku d’hiver est haïku de neige, de tempête même. C’est la saison de la paralysie, de la nuit. Le corbeau est encore présent. La couleur a disparu. Ne restent que le blanc et le noir. Comment écrire de tels haïkus à Paris, sans neige ? Serait-ce alors la saison des haïkus urbains et de la vie souterraine, dans le métro ? De même, le printemps n’a pas beaucoup de succès. Certains font remarquer qu’on ne peut en profiter à Paris, pas de bourgeon, pas d’éclosion. C’est ceux qui ne flânent pas à nouveau dans les parcs, en balade ou ceux qui ne sont pas jardiniers, à débourrer et à contempler le vert. Enfin, un haïkiste évoque les quatre saisons à coup de feu, air, eau et terre et nous invite à découvrir Arcimboldo, qui parle de saisons à coup de pinceaux. L’échange se termine par la lecture de haïkus choisis par les participants, sur leur saison préférée.